mardi 10 mars 2015

Taille de régénération du noisettier

Dans le verger, près de la rivière, il y a plein de taillis de noisetiers. Ils doivent se sentir bien avec l'humidité du coin.

Il n'ont connu, depuis plusieurs générations humaines, ni cognée, ni scie, ni hache. Ce qui donne... ça:



C'est sûr que c'est beau et imposant, des noisetiers avec des troncs de 20 cm de diamètre. Seulement, ces vieux messieurs se dispensent de donner des noisettes. Ce n'est plus de leur âge.

Alors, il a fallu faire place aux jeunes. Et donner à découvrir à ces taillis le progrès, la tronçonneuse. Après son passage, ça donne... ça:



Mais ne vous inquiétez pas: le noisetier recèpe, ce qui signifie que plein de jeunes rejets vont repartir de la souche. Une coupe franche, pour redonner de la vie. Comme parfois dans la vie des peuples, quand on fait une révolution....

Bac en pierre sèche

Afin d'accueillir notre tas de compost de BRF, je me suis lancé dans mon premier chantier de construction en pierre sèche. Objectif: faire un bac.

La technique en pierre sèche est traditionnelle ici dans les Cévennes. Les pierres sont une ressource abondante (Solpérières signifie: du soleil et des pierres!) et savoir monter un mur en pierre sans mortier est plus qu'utile pour le paysan local, en particulier pour remonter les murs de soutenement de terrasses.

Cette première expérience m'a bien fait ressentir que la pierre, c'est lourd. Vraiment lourd. Ca c'est le côté force de la construction. Mais il y a aussi le côté assemblage, type légo, qui lui demande observation et patience, plus que force. De quoi souffler entre deux charrois de pierres.

Voici le résultat de cette première expérience:


Couche chaude de BRF


Cet hiver, Eric (notre ami maraicher) a procédé à une vaste coupe sur son terrain, pour diminuer l'ombrage fait par les arbres sur ses cultures. Après débitage, garde de bois pour le chauffage et fagots, il restait de nombreux branchages. Nous avons loué un broyeur, une demi-journée, pour les broyer, produisant ainsi quelques mètres cube de BRF, Bois Raméal Fragmenté.



Le BRF a de multiples usages. L'un consiste à faire avec une couche chaude.

Pour cela, il suffit de le mettre en tas, et de l'humidifier, comme un tas de compost. Alors, comme tout tas de végétaux, il va composter et monter en température. Or cette chaleur produite naturellement, nous allons l'utiliser pour nos jeunes semis.

En effet, l'air est froid dehors, et la terre ne s'est pas encore réchauffée. Mises dans le sol, les graines ne germeraient pas. Et nous n'avons pas encore notre super serre bioclimatique... Alors, pour ne pas avoir non plus à attendre mai pour semer, nos semis vont être placés sur la couche de BRF, et profiter de sa douce chaleur maternelle...

L'association Fossé-Talus-Haie


Pourquoi creuser un fossé?

Parce que lors des fortes pluies (les célèbres épisodes cévenols), l'eau ruisselle sur les pentes, prend de la vitesse, crée de l'érosion, et atterrit sur nos terrasses de culture...

Il fallait donc creuser un fossé, le long de la ligne de niveau, pour stopper l'eau et la détourner.

50m, à la pioche!
Avec la terre ainsi déblayée, nous avons fait un talus en contrebas. Ce monticule de terre sera bien humidifié, du fait de la présence régulière d'eau.

Nous y avons donc planté une haie fruitière, avec des boutures de groseilliers et de framboisiers sauvages, cueillis dans la forêt. Exposés au sud, ils auront du soleil et de l'eau.

Pour protéger ces jeunes pousses des dents des sangliers et des cervidés, les branchages défrichés pour le passage du fossé ont été entreposés en tas, formant une haie épineuse (prunellier, aubépine, genévrier).

Haie d'épineux, protection pour les petits fruits.